T’as laissé tous des damart dans ton ancienne vie, t’as tej tes couvertures en pensant que plus jamais jamais t’auras d’appart pas isolé comme ça, ma vieille t’es vraiment con comme une pauvre ma parole ! eh bien oui tu le sais pourtant : tous les hivers, on trouve une nouvelle raison pour te dire que pas vouloir trembloter avec des glaçons qui pendouillent du nez c’est un peu comme vouloir la lune. Tu pleures, tu pignes, tu chouines, tout ça pour constater que ça réchauffe pas, et que ça crève inutilement. Respire, Cendrillon, t’as toujours ce truc que les bourgeois doivent raquer pour avoir : l’imagination, l’amour, les gougères et la belle voix d’Annie Girardot pour raconter des blagues de toto.
T’as plus trop de place pour chourrav le magret fumé, alors sors donc ces belles carottes achetées au prix du jambon (pour pouvoir faire la place pour chourrer le café au prix du caviar). Les temps sont durs, c’est la guerre etc. ou peut être que c’est autre chose tu sais plus d’ailleurs OSEF, c’est pas comme si ça changeait quoi que ce soit pour toi.
Ces couillons de bourges savent donc pas qu’on les a pas attendus pour connaître les joies du végétarisme ? Bon, alors : prépare du presque saumon fumé !
donc écaille soigneusement des carottes que t’as choisie grosses oh oui.

Carotte sauvage d’Alaska écaillée
taille en lamelles fines ces carottes au rase-légumes vu que t’as pas de mandoline par égard pour tes doigts (c’est ce que tu prétends). Prépare une marinade avec :
-1c à café d’algues nori en paillettes que t’as pécho au tang frères à côté que c’et presque comme le li kim hak cours de l’yser, ça te fera ça pour la nostalgie.
-1 c à soupe de sauce soja
-dans la recette y’a 1c à café de miso blanc mais t’as pas ce truc vu que tu vois pas trop ce que tu pourrais en foutre du coup t’en mets pas.
-1/2 c à café de liquid smoke de la bouteille que t’as acheté y’a au moins 5 ans et que c’est bien une des meilleures idées que t’as eues dans ta vie (y’en a eues très peu alors ça s’honore correctement)

saumon déballé de son plastique
verse ça sur les lamelles de carottes, mélange bien, et allonge ce saumon-carotte comme on installe son amant sur un lit de papier sulfurisé sur la plaque du four avant de le couvrir tendrement d’alu pour pas qu’il crame. Hop : chauffe moi ça à 180° pendant 10 à 15 mn en faisant gaffe que ton amant parte pas en fumée.
Sors les carottes du four, attention à bien te cramer le doigt au passage pour raconter ça dans le prochain prix nobel de chouinance chez Gallimerd, et constate que c’est un peu moche et nul, comme ta vie :

y’a pu qu’à passer de l’huile dessus pour donner du brillant, aller chourrav de la crème et des blinis et manger en plissant les yeux en faisant un gros effort d’imagination.
bon appétit les pouilleux !